186/366 Oh bah, moi : mites ramonées !
Depuis quelques jours, d'étranges petits papillons de nuit s'envolaient affolés de derrière le four, je m'en suis étonnée sans plus. Lundi, mes invités du dîner m'ont informée que ce n'étaient pas des papillons et que mon plafond était en partie tapissé de petits asticots blancs. Grâces de la vue basse, je n'ai rien vu ! Le lendemain, après avoir compulsé l'internet et les forums, j'ai jeté en partie les produits bios non protégés (les restes de sachet de farine en papier, par exemple, dont tout le contenu ne tenait pas dans la boîte dévolue à cet usage) qui étaient accumulés sur les étagères de la colonne, congelé l'autre partie, y compris mes céréales du matin. Je n'ai rien contre manger un nid de mites alimentaires, mais je ne veux rien qui bouge dans mon assiette ou dans mon bol ! J'ai passé l'aspirateur en aveugle, avec assez d'application pour que, les jours suivants, rendue plus courageuse par ce nettoyage préalable et munie d'une torche électrique pour faire un éclairage rasant, je ne puisse croiser la route d'aucun ver trémousseur sur le plafond ou le mur. J'ai acheté d'urgence tout un tas de grandes boîtes étanches et y ai fourré tout ce qui est susceptible de plaire à ces sales petites bêtes.
Ça ne me plaisait pas d'avoir toute cette nourriture (mais pas énormément non plus) sans protection, mais j'ai fini par ne plus y penser... Sur les pièges à mites, cinq mâles sont venus mourir ces derniers jours, j'inspecte en vain le plafond et les étagères, s'il y a des femelles, elles se cachent bien. J'ai tout nettoyé à l'eau et au vinaigre blanc et ai trouvé un asticot, le seul et unique que j'aie vu, dans l'interstice du couvercle fermé d'une boîte étanche pleine de raisins secs. Les résidus devaient lui suffire. Il n'a pas su résister à la sussion de l'aspirateur. A voir l'hystérie sur le net, j'ai été assez surprise de mon calme, mais enfin, il y avait, au pire, supplément protéïque clandestin et non mort d'homme ! Et puis, je bénéficiais du récit d'Émilienne qui avait subi la même chose il y a un an : nettoyage, préservation et inch' Allah ! Aujourd'hui, j'ai acheté des spaghettis bios, ils passent la nuit au congel, ça leur fera des souvenirs à se raconter pendant les longues cuissons d'hiver.
Maintenant que la cuisine est montée d'un cran dans l'échelle de l'ordre et du sérieux (je suis une cuisine sérieuse, monsieur, je suis une cuisine sérieuse), je complexe à propos de la seconde moitié de porte-trouvée-dans-la-rue qui est destinée à faire un autre bout de plan de travail. Elle me regarde, à demi-cachée par la bibliothèque Kikéla, de son œil noir elle toise mon impéritie. C'est quand même terrible comme le ménage et l'ordre me donnent envie de bricoler et de faire plein de bazar poussiéreux à ranger ensuite...
Aujourd'hui en bois.