Simpliciplicité obliblige
Chers lecteurs, j'ai beau savoir que je n'ai jamais été très jeune, spécialement dans mon rapport à la langue, dont j'apprécie autant le génie que j'en exècre les modes stupides et creuses, il y a des choses qui ont tendance à me transformer en vieille bique.
Passe encore, quoique mal, en vérité, de trouver des fautes d'orthographes idiotes - de l'ordre de la faute d'accord - dans une édition Ombres, mais me coltiner ici du "acceptation" pour "acception" et là du "abracadabrantesque" pour "abracadabrant", c'est le bouchon qui fait déborder le vase. Surtout, tenez-vous bien, que pour les deux derniers exemples, il s'agit de livres sur la langue française ! La cerise sur le hamburger, en somme.
Bon gré mal gré, sachant que le métier de correcteur disparaît des maisons d'édition au profit du seul éditeur, nous devrons nous habituer à trouver de plus en plus de fautes ici et là, y compris dans les collections prestigieuses. Mais de là à gober des contresens et des barbarismes crétins, il y a un pas que je n'ai pas envie de franchir. D'autant moins, en l'espèce, que les sources dont jaillissent les allongements de mots sont bien connues depuis longtemps, elles ont pour nom cuistrerie, snobisme et sottise.
Souvenez-vous, lecteurs, ce précepte du bon Boileau : ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. Nul besoin d'être abscons pour être intelligent, relisez Chamfort, La Rochefoucault et La Bruyère si vous en doutez et nul besoin d'empanacher son vocabulaire pour impressionner les esprits, un bon mot est fait des mots les plus simples.
La peste soit des imbéciles !
/Mode vieille bique/OFF