Les arts tarsiaux
Il y a des choses contre lesquelles, pour des raisons de traumatisme post-natal, on renonce très tôt à lutter, des choses dont on se dit longtemps que c'est même pas la peine d'essayer, ça ne
marchera pas et pis c'est tout. Mais un jour, la révolution hormonale vous passe dessus et vous vous retrouvez soudainement ployat sous l'assaut impérieux d'un profond désir de plaire, pour ne pas
dire plus.
Ce jour-là et les nombreuses années qui le suivent, vos tentatives maladroites se soldent par de cuisants et douloureux échecs, spécialement en ce qui concerne le sujet qui m'amène, je veux parler des chanssures d'été.
En effet, les chaussures de toutes les autres saisons ne me posent pas de problème car je les sépare de mes pieds à l'aide de diverses chaussettes et autre bas, même pendant les quelques années qui n'ont vues perchées sur des bottines de dominatrice pionnière de l'ouest, je ne sacrifiais rien à mon confort pédestre.
Malheureusement, une assez forte sudation lors de l'exercice m'empêche de poursuivre cette politique l'été, spécialement depuis que je vis au pays du soleil. De multiples expériences ont été menées dans ce domaine, sans prise de note, si bien que les mêmes expériences foireuses ont été renouvelées un certain nombre de fois avant que l'évidence ne me fasse admettre une forte tendance de la peau de mes pieds à se solidariser avec des éléments autre qu'une chaussette restant en contact persistant avec elle.
Ainsi, nombre de petites chaussures de fille adorables se sont retrouvées, après m'avoir longuement charcuté les petons, au fond du placard où je tentais vainement de les exorciser : "Satan, sors de mes grolles !". Manque de bol ou de conviction, cela n'a jamais marché, même d'un été sur l'autre en faisant comme si de rien n'était.
J'ai donc recouru à la méthode des losers, le sparadrap microporeux qui fait si classe sur les poings d'un boxeur, ou les pieds de Jennifer Beals dans Flashdance. En ce qui me concerne, une fois que ledit sparadrap blanc m'entortille les orteils comme des papillotes à passer aux four, le résultat ne prète pas à l'exploit sportif ou autre, d'ailleurs, même dans ce domaine pourtant peu complexe, on s'aperçoit vite qu'une certaine expérience du terrain n'est pas inutile, en terme de gestion logistique de frottement des orteils, du talon, du dessus de pied, du dessous de pied, du coté de pied, selon les chaussures et la distance à parcourir dedans, sans parler de la longueur des périodes de macération.
En général, le processus est donc le suivant : je porte des chaussures (cuir, tissu, plastique) qui m'arrachent consciencieusement la peau des pieds en des lieux stratégiques afin de me garantir un maximum d'emmerdement futur. Ici, soit je renonce auxdites chaussures, soit j'orbserve une retraite prudente dans de vieilles tatanes insortables, de gracieux fils d'une couleur changeante favorisant l'écoulement des ampoules et leur cicatrisation rapide hérissant mes pieds comme les poils de verrues de sorcière tombés là par accident. Ensuite, forte d'une résolution que le soulagement provoqué par l'oubli de la douleur a décuplé, je m'entortille les cicatrices dans de longs rubans de papier collant et remet les chaussures assassines, puis je renonce, vite lassée par cette procédure couteuse en temps et en sparadrap. Lorsque j'étais jeune et naïve, je retentais l'expérience du nu-pied pied nu, mais je sais aujourd'hui que tout serait à refaire depuis le début. Donc une fois les pieds meurtris, je renonce à ces chaussures, le plus souvent féminines pour remettre des tongs un peu moins dangereuses (mais tout est relatif).
J'ai donc décidé de faire une grande enquête parmi mes lecteurs qui, j'en suis sûre, piétinent sans douleur dans leurs espadrilles méridionales, leur ballerines gracieuses, leurs mocassins italiens et leurs sandales plus ou moins spartiates.
Chers lecteurs, comment faites-vous, sacré putain de bordel de merde ? Non mais c'est vrai, quoi, zut... Comment ça se passe pour vous, les nouveaux nu-pieds ? Aidez-moi à rejoindre la civilisation et à procéder en ordre, pour que moi aussi un jour, je puisse porter des vraies chaussures d'adulte. J'attends, le cœur débordant d'espoirs vos sages et avisés conseils : à vous, les studios !
Ce jour-là et les nombreuses années qui le suivent, vos tentatives maladroites se soldent par de cuisants et douloureux échecs, spécialement en ce qui concerne le sujet qui m'amène, je veux parler des chanssures d'été.
En effet, les chaussures de toutes les autres saisons ne me posent pas de problème car je les sépare de mes pieds à l'aide de diverses chaussettes et autre bas, même pendant les quelques années qui n'ont vues perchées sur des bottines de dominatrice pionnière de l'ouest, je ne sacrifiais rien à mon confort pédestre.
Malheureusement, une assez forte sudation lors de l'exercice m'empêche de poursuivre cette politique l'été, spécialement depuis que je vis au pays du soleil. De multiples expériences ont été menées dans ce domaine, sans prise de note, si bien que les mêmes expériences foireuses ont été renouvelées un certain nombre de fois avant que l'évidence ne me fasse admettre une forte tendance de la peau de mes pieds à se solidariser avec des éléments autre qu'une chaussette restant en contact persistant avec elle.
Ainsi, nombre de petites chaussures de fille adorables se sont retrouvées, après m'avoir longuement charcuté les petons, au fond du placard où je tentais vainement de les exorciser : "Satan, sors de mes grolles !". Manque de bol ou de conviction, cela n'a jamais marché, même d'un été sur l'autre en faisant comme si de rien n'était.
J'ai donc recouru à la méthode des losers, le sparadrap microporeux qui fait si classe sur les poings d'un boxeur, ou les pieds de Jennifer Beals dans Flashdance. En ce qui me concerne, une fois que ledit sparadrap blanc m'entortille les orteils comme des papillotes à passer aux four, le résultat ne prète pas à l'exploit sportif ou autre, d'ailleurs, même dans ce domaine pourtant peu complexe, on s'aperçoit vite qu'une certaine expérience du terrain n'est pas inutile, en terme de gestion logistique de frottement des orteils, du talon, du dessus de pied, du dessous de pied, du coté de pied, selon les chaussures et la distance à parcourir dedans, sans parler de la longueur des périodes de macération.
En général, le processus est donc le suivant : je porte des chaussures (cuir, tissu, plastique) qui m'arrachent consciencieusement la peau des pieds en des lieux stratégiques afin de me garantir un maximum d'emmerdement futur. Ici, soit je renonce auxdites chaussures, soit j'orbserve une retraite prudente dans de vieilles tatanes insortables, de gracieux fils d'une couleur changeante favorisant l'écoulement des ampoules et leur cicatrisation rapide hérissant mes pieds comme les poils de verrues de sorcière tombés là par accident. Ensuite, forte d'une résolution que le soulagement provoqué par l'oubli de la douleur a décuplé, je m'entortille les cicatrices dans de longs rubans de papier collant et remet les chaussures assassines, puis je renonce, vite lassée par cette procédure couteuse en temps et en sparadrap. Lorsque j'étais jeune et naïve, je retentais l'expérience du nu-pied pied nu, mais je sais aujourd'hui que tout serait à refaire depuis le début. Donc une fois les pieds meurtris, je renonce à ces chaussures, le plus souvent féminines pour remettre des tongs un peu moins dangereuses (mais tout est relatif).
J'ai donc décidé de faire une grande enquête parmi mes lecteurs qui, j'en suis sûre, piétinent sans douleur dans leurs espadrilles méridionales, leur ballerines gracieuses, leurs mocassins italiens et leurs sandales plus ou moins spartiates.
Chers lecteurs, comment faites-vous, sacré putain de bordel de merde ? Non mais c'est vrai, quoi, zut... Comment ça se passe pour vous, les nouveaux nu-pieds ? Aidez-moi à rejoindre la civilisation et à procéder en ordre, pour que moi aussi un jour, je puisse porter des vraies chaussures d'adulte. J'attends, le cœur débordant d'espoirs vos sages et avisés conseils : à vous, les studios !
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