210/366 Spleen et idée noire
Je sens les muscles tendus de malheur et les coins de la bouche affaissés, je corrige aussitôt. Si odieusement solitaire que soit ma vie, je ne veux pas voir apparaître sur mon visage les plis d'amertume à la commissure des lèvres. Sans doute que j'y vois l'affaissement aussi des bras, le renoncement à tout espoir, tout lendemain chanteur, la laide grimace de l'enfant déçu. Je combats en moi l'amertume et la méchanceté qu'elle suscite, en me demandant comment c'est possible. Comment ne pas s'empoisonner de sa bile noire ?
Aujourd'hui un pli.