Aux archives
Chers lecteurs, parmi ceux d'entre-vous qui suivaient mon blog précédent, certains se souviendront peut-être de "Petite Marie", un billet où je racontais brièvement une amitié finie de ma classe seconde, en pension aux Oiseaux.
En vérité, Marie m'est tombée dessus hier soir, par le biais d'un mail de Copains d'Avant, m'indiquant sans sourciller une nouvelle inscrite. Son nom actuel ne me disait rien, mais le nom entre parenthèse me fit presque tomber de ma chaise. Elle est sur FB, il suffirait d'un clic (un matin)...
Du coup, bouleversée, et Dieu sait si je l'étais, je me suis précipitée dans les archives du défunt blog. Mais vous savez comment ça se passe quand on regarde dans
le carton à photo, on replonge dans les vieux machins en perdant un peu de vue l'objectif de départ. Et c'est ainsi que je me suis retrouvée à pleurer de rire à une heure du matin. Oubliée la
Marie, l'urgence était ailleurs. Pour vous replacer un peu les faits, je vivais alors à Paris et travaillais à la Fnuck de Créteil, et j'avais, comme responsable du rayon beaux-arts, des
invitations pour des visites privées aux expositions parisiennes.
14 novembre 2006
Dimanche soir, j'étais en manque de nicotine, n'ayant pas rechargé les batteries fumistes samedi, si bien que nerveuse, je me suis endormie tard, probablement
vers 2h du matin. Et c'était vraiment une très mauvaise idée, parce que je devais me lever à 6H30...
Lundi matin 6h39, mon "réveil" s' allume en plein dans ma tronche, là où j'ai orienté le spot de chevet. Les cheveux en DragonBall Z se calment vite sous la douche bien chaude depuis que
cette !:ù=ç-è'ù%µ% de chaudière a été réparée. Réveillée plâtrée, j'avale ma gelatine au chocolat allongée de lait et sors enfin du clapier. Il ne fait pas si froid, finalement, mais je
suis toujours en manque de drogue. Le métro est bien rempli, mais, bonne bête, il ne fait pas d'accident "de personne" (béni soit-il) ou "technique" (ce crétin) et il me mène à
Champs-Elysées Clemenceau ou je change de ligne, contrairement à d'habitude... A l'air libre, je ne localise pas le Grand Palais, mais un buraliste oui. Je vais donc remplir ma seringue et
me mets en quête de l'expo que je suis censée visiter ce matin. Après avoir trottiné en vain comme un oustiti en crise existentielle, je demande mon chemin et trouve enfin le Gros Machin.
Je me rend à l'entrée où l'on doit s'impatienter de mon arrivée, et qui est, bien sûr, fermée. Je gratouille en vain, je miaule un peu, mais personne ne me prend en pitié. Prète à renoncer,
la clope boudeuse au bec, j'en ai le coeur net à une autre entrée :c'est là... C'est là où que c'était pas marqué sur l'invit', bande d'incompétents! Mon sac scanérisé, je suis accompagnée
au lieu du petit dej', où je retrouve mes deux collègues. Il faut rester très ferme pour décliner le café, bon sang, personne ne se lave les dents ou quoi ? Le troupeau de libraires migre
vers une autre salle où les commissaires de l'expo nous font leur topo, pas extra, ils n'ont pas vraiment envie de monopoliser le micro.
Notre fascicule "Portrait public, portrait privé" dans les mains, nous sommes enfin làchés dans les sales de l'exposition.
Pas mal, pas mal...
10H44, je rentre à la maison déposer la brochure et m'envoie un grand bol de céréales, assez vite car je dois partir au boulot. Une heure de métro, il est 13h et c'est parti pour la valse
des caisses de "beaux livres" jusqu'à 20h.
A la Cnaf, les livres d'art s'écoulent au cathéter toute l'année, sauf en novembre et décembre, où c'est la folie, pour on ne sait quelle raison, les gens se jettent soudainement sur la
culture, prétendant par pudeur que c'est pour offrir. Ma réserve a explosé au point de remplir un sixième de la réserve générale, les autres ayant été dispatchés dans le forum et la salle
dite "de formation". Toute la journée, je trie, range, vide les caisses, classe, évacue les caisses vides, en apporte d'autres, je perds encore de l'ouïe dans l'épuisement, une vraie bête
de somme, abrutie mais polie, souriante et les yeux cernés jusqu'aux épaules. Même pas la force de sourire à "Madame, vous pouvez me dire où il est le Petit Nicolas ?".
Sur le coup, j'ai bien senti la fatigue surtout le manque de sommeil, mais pas le sentiment d'une journée différente des autres.
Ce n'est que ce matin que j'ai senti la douleur. Tous les muscles du dos, les épaules, les abdos, le cou et même les avant-bras.
J'adore les courbatures légères comme ça, elles me font me sentir forte et vivante, plus que d'habitude. Mais quand même, j'avais vraiment mal ce matin,
alors, je me suis souvenue de l'huile de lavande de Bach dans la pharmacie.
C'est après avoir bu le grand verre d'eau agrémenté de la moitié du flacon d'huile que je me suis souvenue qu'elle s'appliquait sur la peau.
Mais j'ai quand même tout bu, en louchant tellement c'était dégueulasse.
Non mais vraiment dégueu, hein, presque à avoir la nausée. Et en plus d'être super pas bon, c'est très très peu digeste.
Il est 18h52, je rote encore à la lavande.
Qui veut me rouler un patin?