Savoir s'habiller
prendre soin de soi, c'est aussi chercher à s'épargner des humiliations réccurrentes. Par exemple, une plaie qui complique depuis l'adolescence ma façon de m'habiller, c'est la transpiration (oui,
j'en ai déjà parlé sur la bulle, bravo à toi, lecteurtrice assidu-e et attenti-f-ve). En raison d'une nature à la fois transpirante et émotive, je me suis interdite, à force d'expériences
auréolées, de vêtements à manches en fibre non naturelles et de vêtements en fibre naturelles de couleur. En effet, l'humidité fonce les tissus d'une façon assez marquée, trop remarquable (sauf
sous un pull).
Je suis donc condamnée aux ticheurtes noir et blanc ou blanc cassé. Moi qui aime tellement les couleurs, c'est parfois les larmes aux yeux que j'ai quitté certains magazins, résignée et meurtrie, comme si ma vie n'était pas assez merdique comme ça pour en plus la ternir encore. Et puis un jour, chez Inno Montparnasse, j'ai découvert des tops en élasthane, débardeurs moulants à bretelles fines, dans lesquels la transpiration qui parvenait jusque sous l'aisselle ne laissait pas d'auréoles trop contrastées pour rester discrètes. Je me suis jetée comme une perdue sur les rouges, les verts, les roses, et même des bleus. Ces tissus, légèrement luisants collaient au corps, mettant en valeur un buste dont la féminité ne me semblait jamais assez affirmée. Je les portais toute l'année, l'été sans rien d'autre dessus, l'hiver sous les ticheurtes à manches longues et le pull.
Il y a quelques jours de cela, j'ai dû reporter l'un d'eux, ma garde-robe fort réduite, d'une part à cause de mon poids exédentaire, d'autre part à cause de lessives en attente. Je ne me souviens pas avoir été si génée dans un vêtement, je ne ressentais plus rien de l'orgueil qui' étair le mien il y a encore deux ans lorsque je portais ces tops si sexy. Vous pourriez croire que je complexe sur le poids mais laissez-moi vous détromper, si le gras m'affaisse de la taille aux chevilles, il me réhausse sur la partie supérieure, il n'y a vraiment pas de quoi complexer, au contraire.
Mais j'ai changé, je ne peux plus m'exhiber comme je le faisais, une conscience inconnue s'est abattue sur moi, une réalité nouvelle a encore réduit mon champ de liberté vestimentaire. Et je me retrouve avec la majeure partie de mes hauts d'été sur les bras, sachant que je ne reviendrais plus en arrière, préférant me montrer sexy avec un décolleté mais sans plus aucun vêtement moulant et présentant des reflets luisants. Pourtant, si je vois cela sur d'autres femmes, aucun jugement n'envahit ma pensée, j'apprécie l'anatomie si elle est appréciable et passe à autre chose. Je crois que c'est lié à l'analyse, les remous qui ont lieu en ce moment mettant à mal mon "innocence", l'inconscience que j'avais du réel, de ce que j'y suis vraiment.
En séance, hier, j'ai avoué un désir de disparaître, comme les adolescentes qui noient leurs courbes dans des survêtements (et je l'ai fait en rentrant, épuisée par cette séance), sous des gros pulls, j'ai senti un chagrin du corps qui m'est nouveau, bien qu'il me rappelle si fort l'adolescence. A cette époque, je voulais à toute force souligner ma taille, que l'on voie mes seins splendides alors, même avec les cheveux courts et une allure masculine, je mettais un singulier orgueil dans cette poitrine qui me valait l'admiration ou la jalousie des uns et des autres. Je crois que cette manie d'hyperséduction relevait de cet œdipe raté, la séduction interdite vis-à-vis du père reportée sur des rêves et non pas sur les vrais humains avec leurs faiblesses. Ainsi, j'ai été choquée par l'attitude de certains à mon égard, totalement en décallage avec ma propre provocation, je ne comprenais pas. Je jouais à l'innocente...
Sans être pour autant "guérie", je comprends le mic-mac qui commandait ma tête, et tous ces gens qui me disaient que je rêvais au prince charmant. Ainsi s'explique une vie, trente-cinq ans de quasi totale misère affective, avec ce poids supplémentaire de savoir que je n'ai pas fini de comprendre, que je n'ai pas encore assez changé... Hier, au magasin, j'ai soupiré devant les jolis vêtements orange, grenat, vert canard ; j'en ai pris un blanc comme une fausse virginité, un noir comme le deuil et une grande fatigue s'est abattue sur moi. Va savoir, maintenant, comment je vais pouvoir m'habiller sans trop de honte. Je prends un coup de vieux sans être encore de taille pour l'encaisser, c'est lourd, que c'est lourd, et je suis si fatiguée.
Je suis donc condamnée aux ticheurtes noir et blanc ou blanc cassé. Moi qui aime tellement les couleurs, c'est parfois les larmes aux yeux que j'ai quitté certains magazins, résignée et meurtrie, comme si ma vie n'était pas assez merdique comme ça pour en plus la ternir encore. Et puis un jour, chez Inno Montparnasse, j'ai découvert des tops en élasthane, débardeurs moulants à bretelles fines, dans lesquels la transpiration qui parvenait jusque sous l'aisselle ne laissait pas d'auréoles trop contrastées pour rester discrètes. Je me suis jetée comme une perdue sur les rouges, les verts, les roses, et même des bleus. Ces tissus, légèrement luisants collaient au corps, mettant en valeur un buste dont la féminité ne me semblait jamais assez affirmée. Je les portais toute l'année, l'été sans rien d'autre dessus, l'hiver sous les ticheurtes à manches longues et le pull.
Il y a quelques jours de cela, j'ai dû reporter l'un d'eux, ma garde-robe fort réduite, d'une part à cause de mon poids exédentaire, d'autre part à cause de lessives en attente. Je ne me souviens pas avoir été si génée dans un vêtement, je ne ressentais plus rien de l'orgueil qui' étair le mien il y a encore deux ans lorsque je portais ces tops si sexy. Vous pourriez croire que je complexe sur le poids mais laissez-moi vous détromper, si le gras m'affaisse de la taille aux chevilles, il me réhausse sur la partie supérieure, il n'y a vraiment pas de quoi complexer, au contraire.
Mais j'ai changé, je ne peux plus m'exhiber comme je le faisais, une conscience inconnue s'est abattue sur moi, une réalité nouvelle a encore réduit mon champ de liberté vestimentaire. Et je me retrouve avec la majeure partie de mes hauts d'été sur les bras, sachant que je ne reviendrais plus en arrière, préférant me montrer sexy avec un décolleté mais sans plus aucun vêtement moulant et présentant des reflets luisants. Pourtant, si je vois cela sur d'autres femmes, aucun jugement n'envahit ma pensée, j'apprécie l'anatomie si elle est appréciable et passe à autre chose. Je crois que c'est lié à l'analyse, les remous qui ont lieu en ce moment mettant à mal mon "innocence", l'inconscience que j'avais du réel, de ce que j'y suis vraiment.
En séance, hier, j'ai avoué un désir de disparaître, comme les adolescentes qui noient leurs courbes dans des survêtements (et je l'ai fait en rentrant, épuisée par cette séance), sous des gros pulls, j'ai senti un chagrin du corps qui m'est nouveau, bien qu'il me rappelle si fort l'adolescence. A cette époque, je voulais à toute force souligner ma taille, que l'on voie mes seins splendides alors, même avec les cheveux courts et une allure masculine, je mettais un singulier orgueil dans cette poitrine qui me valait l'admiration ou la jalousie des uns et des autres. Je crois que cette manie d'hyperséduction relevait de cet œdipe raté, la séduction interdite vis-à-vis du père reportée sur des rêves et non pas sur les vrais humains avec leurs faiblesses. Ainsi, j'ai été choquée par l'attitude de certains à mon égard, totalement en décallage avec ma propre provocation, je ne comprenais pas. Je jouais à l'innocente...
Sans être pour autant "guérie", je comprends le mic-mac qui commandait ma tête, et tous ces gens qui me disaient que je rêvais au prince charmant. Ainsi s'explique une vie, trente-cinq ans de quasi totale misère affective, avec ce poids supplémentaire de savoir que je n'ai pas fini de comprendre, que je n'ai pas encore assez changé... Hier, au magasin, j'ai soupiré devant les jolis vêtements orange, grenat, vert canard ; j'en ai pris un blanc comme une fausse virginité, un noir comme le deuil et une grande fatigue s'est abattue sur moi. Va savoir, maintenant, comment je vais pouvoir m'habiller sans trop de honte. Je prends un coup de vieux sans être encore de taille pour l'encaisser, c'est lourd, que c'est lourd, et je suis si fatiguée.
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