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Pompiers, commensalité et moi

23 Avril 2021, 13:05pm

Publié par Ardalia

Depuis quelque temps, je regarde la série 911, sur Disney+. Ce n'est pas passionnant, mais je trouve toujours à me donner de quoi mouliner.
Je m'amuse du discours moraliste, entre les discussions et les postures des personnages, il y a un discours en creux. Un jeune homme et une femme plus âgée, ce n'est pas un problème, une lesbienne et sa copine, ce n'est pas un problème, un enfant handicapé, ce n'est que du bonheur, etc. Ça, c'était surtout les deux premières saisons.
Dans les dialogues, les choses sont plus orientées sur la responsabilité, la conscience, les choix et leurs conséquences, ce que l'esprit d'équipe demande, etc. Il est aussi souvent question du complexe du sauveur, ce qui est intéressant, puisque c'est une série de pompiers et de flics.
Mais ce matin, ce qui m'est apparu, c'est la direction commensale de l'histoire des personnages. Ainsi, le capitaine des pompiers cuisine et il cuisine pour ses troupes, bien souvent. Au cours de l'histoire, il recompose une famille et, là aussi, l'accent est mis, verbalement et scénaristiquement sur l'importance de manger tous ensemble. Sur la table, il est question des pommes de terre, mais les saladiers et les plats débordent de légumes de toutes sortes, de salades, etc. Mais s'il y a de la viande, c'est du poulet, une viande maigre...
En me demandant d'où cela pouvait venir, j'ai pensé à Michelle Obama, qui fut la first Lady, et à sa campagne pour la lutte contre l'obésité. Voilà, it's not a big deal, mais la nourriture saine et la commensalité sont entrés par la grande porte dans le storytelling de la vie saine et de la moralité à l'américaine.
Je ne me moque pas, je les envie. J'envie totalement ces personnages à la vie sociale si remplie, qui se préoccupent les uns des autres, parfois avec maladresse. Ils ont, ils sont tout le contraire de ma vie.

En ce moment, mais depuis de longues années, c'est juste beaucoup plus fréquent en ce moment, je rêve que je suis perdue. Que ce soit dans des appartements, des maisons, des rues, il arrive toujours un moment où je suis seule et le groupe que je veux rejoindre s'en fout de me trouver ou quoi, les gens vivent leur vie.
Et, pour moi, les couloirs ne sont jamais semblables à mon souvenir, mes souvenirs sont flous et je me perds, encore et encore et encore.
Je ne cuisine plus, pas de commensalité pour moi. Les liens que j'ai tissés avec les gens semblent tenir à rien. Je passe des journées entières pas lavée, en jogging, et je n'ai aucunement peur que quelqu'un le voie, puisque personne ne vient jamais. Et si l'on vient, je suis prévenue, je suis douchée et propre.
Il y a un confort de cette solitude, je n'ai pas d'effort à faire pour écouter, je n'ai pas à faire semblant d'avoir compris, parce que j'en ai plein le cul de demander qu'on parle plus fort. Ah oui, c'est vraiment doux, ça. Je suis dans ma bulle de calme et j'ai fait la morale à la voisine du dessus qui se permettait de le troubler.
Mais j'en suis malade. Peut-être que c'est soigner ça qui me donnera un axe pour reconstruire un cercle social, je ne sais pas.

Pompiers, commensalité et moi
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S
Ah oui tiens tu as raison, de la commensalité en plus de la moralité. J'aime bien cette série, elle me détend ;) et idem je vis dans ma bulle ...
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